Le mème, à la folie

Par Blanche de Gatellier

Vous les voyez défiler dans vos fils d’actualités, en conversation privée ou dans la publicité : ce sont les mèmes. Dernièrement, vous avez sans doute vu Bernie Sanders et ses moufles (ici), ou des images générées sur Republigram parodiant la campagne de communication du président de la République sur les gestes barrières (là). Un élément de culture détourné et partagé massivement Le mot mème est la combinaison entre “gène” en français et “mimesis” qui signifie imitation en grec. Littéralement, un mème est un “élément de culture” qui se transmet par l’imitation. Sur Internet, c’est un élément ou un phénomène repris et partagé de manière collective et massive. Il peut être décalé, absurde ou satirique. Un potentiel support de communication efficace et gratuit Sa viralité en fait un objet de communication facile et gratuit, utilisé en politique comme chez les plus grandes marques. Étant un média accessible, c’est un moyen de vulgarisation culturelle très utilisé : les pages de mèmes détournant tableaux, tapisseries médiévales ou statues antiques fleurissent sur les réseaux. Ils sont devenus de véritables vecteurs de diffusion et d’appropriation des contenus ouverts des musées, comme le prouve le compte “classical art memes” sur Facebook ou Instagram.  Certains groupes appelés “neurchis” (chineurs en verlan) proposent même des “kits de création de mèmes” avec leur templates prêts à l’emploi. Aujourd’hui, tout le monde peut devenir un “mèmeur” aguerri ! Pourquoi pas vous ? Photo de bandeau devenue un mème par Antonio Guillem sur iStock Overjoyed vous accompagne dans votre stratégie éditoriale digitale.

“Le Podcast, c’est le nouveau blog”

Par Céline Allais

Au cœur de votre stratégie digitale, “le contenu est roi”. En revanche, comme dans la mode, les tendances évoluent et ce qui était la règle hier encore n’est peut-être aujourd’hui plus d’actualité face aux nouveaux usages. Il en va ainsi, des formats courts et enrichis de Tik Tok et autres Reels, mais il semble que l’on reprenne goût aux contenus longs en même temps que nous réapprenons à vivre le temps dans une lo/angueur qui s’était perdue dans nos vies pressées. Le contenu long – ou “slow content” – permet d’approfondir un sujet, de proposer un traitement de qualité désormais valorisé par les algorithmes des moteurs de recherche qui pénalisent les contenus super-ou-artificiels. Parmi les contenus longs qui cartonnent en ce moment, il ne vous aura pas échappé que la palme revient au podcast : dont on parle (93 % des Français ont déjà entendu parler de podcast – source étude CSA-Havas Paris, oct. 2020), qu’on écoute (plus d’1 Français sur 4 écoutent chaque mois des podcasts natifs ou du replay radio – source Médiamétrie, jan-fév. 2020) et qu’on produit (1,75 million de podcasts en ligne à ce jour – source podcastinsights.com) de plus en plus. iPod + Broadcast = Podcast Mais un podcast, qu’est-ce au juste ? Le podcast, contraction de “iPod” et “Broadcast”, est une nouvelle génération de radio : un contenu audio numérique généralement gratuit mis, grâce à un flux RSS, à disposition de l’auditeur qui peut l’écouter on ou offline en le téléchargeant. Il peut s’agir du “replay” d’une émission (typiquement le cas des émissions radio) ou d’un “podcast natif”, c’est-à-dire spécialement créé pour le web. La popularité grandissante du podcast, écoutable très facilement n’importe où, immergeant de façon intimiste l’auditeur dans un univers, incite de plus en plus de structures culturelles à produire le leur. C’est un moyen à la fois “simple” (moins lourd techniquement et moins coûteux que la vidéo), artistiquement flexible et efficace de bâtir ou consolider une communauté. Stratégie éditoriale À condition bien sûr d’avoir, comme pour tout contenu, défini : un/des objectif(s),  une/des cible(s),  une ligne éditoriale (de quoi parle-t-on, avec qui, à quelle fréquence…),  un ou des canaux de diffusion (sur le site web ? sur une plateforme ?),  la méthodologie de réalisation et production (interne ? sous-traitée ?),  etc. Il ne s’agit pas de faire comme tout le monde, de “produire pour produire” pour être absolument présent sur le créneau, car vous y investirez malgré tout du temps (en moyenne 2 jours par semaine) et tout l’aspect marketing et communication autour de votre projet sera à votre charge – le bouche à oreille faisant ensuite le reste. Le retour sur investissement peut prendre son temps. Le succès éventuel de votre podcast reposera essentiellement sur deux critères : la régularité des épisodes et leur qualité. Il faut donc en être conscient si vous souhaitez vous engager dans cette voie/x nouvelle, comme l’a fait, par exemple, le CDN Nanterre-Amandiers qui a pris le parti de concevoir un objet résolument artistique, une autre forme de contenu vivant, en attendant la reprise des spectacles : “Comme on manque un peu de perspective, c’est compliqué car on a besoin de communiquer en avance, donc on a l’impression de devoir modifier sans cesse les choses. Alors peut-être, ce qui peut être bénéfique, c’est de revoir nos vieilles habitudes et les changer, réinterroger nos pratiques un peu ancestrales de communication dans la culture, parce qu’on se rend compte que communiquer sur un spectacle deux mois à l’avance, ce n’est plus possible. Et puis explorer de nouveaux champs créatifs, par exemple avec le podcast. Nous ne sommes pas les seuls bien sûr, d’autres lieux l’ont fait. Et pourquoi pas ? Que les lieux de spectacle vivant produisent aussi de l’audio vivant ? Ce podcast, nous l’avons imaginé entre les deux confinements, en juin dernier, sans savoir que ça durerait. L’idée, c’est de proposer en épisodes (8 sont prévus) une revue sonore. Non pas des reportages publicitaires, mais de vraies créations sonores. Ce n’est pas notre métier, donc nous avons fait appel à la journaliste Aude Lavigne (ex-France Culture) et au réalisateur Alexandre Plank. Tous deux se promènent dans les salles de répétition, puisqu’il n’y a que ça en ce moment, et glanent des moments de création de spectacles. Ça dure une trentaine de minutes, c’est très agréable à écouter et c’est une façon d’entrer dans l’univers des artistes de la saison d’une manière différente. Produire ce joli objet, qui reste complètement artistique, nous a mis du baume au cœur. Et, mine de rien, il nous permet de continuer d’exister, d’avoir un peu de choses à offrir au public, sans brasser trop d’air !”  Audiane Plagiau, directrice de la communication du Centre Dramatique National Nanterre-Amandiers (direction : Christophe Rauck) – (Interview complète à découvrir le mois prochain !) Les suggestions audio d’Overjoyed Dans cette nouvelle jungle de podcasts, sélection toute subjective de 5 podcasts culture à découvrir : Radio Amandiers – Revue Sonore : immersion auditive dans les répétitions de 8 artistes qui étaient programmé·e·s cette saison aux Amandiers. Chaque créateur·rice accueille la journaliste Aude Lavigne et le réalisateur Alexandre Plank dans son studio, ou son atelier, ou au plateau pour évoquer un aspect de leurs processus créatif : 8 angles d’approche différents (décor, son…) pour créer un nouveau lien entre artistes et public. Également disponible sur Spotify, Apple Podcasts et Google Podcasts. Tous Danseurs est un podcast dédié 100 % à la danse créé par Dorothée de Cabissole. Son objectif est de faire rayonner « toutes les danses, la culture et le beau. Et entendre des voix rares : déjà 54 épisodes (Marion Motin, Mourad Merzouki, Yanis Marshall, Léo Walk, Tarek Aït Meddour, etc.). Disponible gratuitement sur toutes les plateformes de podcasts. Porté par les Inrockuptibles, les podcasts Voix d’Automne donnent rendez-vous aux auditeurs chaque mois pour leur proposer une traversée de la 49e édition du Festival d’Automne, international et interdisciplinaire. Ces rendez-vous mettent plus particulièrement l’accent sur la place des femmes artistes programmées pour cette édition.…